Les pompes à chaleur représentent un défi, mais elles restent le choix le plus intelligent pour l'avenir
Bruxelles, le 10 septembre 2024 - Climafed, la fédération belge des technologies climatiques, a publié aujourd'hui les chiffres de vente des systèmes de chauffage pour le premier semestre 2024. Il en ressort que les ventes de pompes à chaleur ont connu une forte baisse. C'est une tendance préoccupante pour nos objectifs climatiques. Pourtant, le secteur reste optimiste et s'attend à ce que les ventes de pompes à chaleur se stabilisent à partir du quatrième trimestre 2024.
Au cours des six premiers mois de 2024, les ventes de chaudières au mazout et au gaz ont augmenté de 8 % par rapport à 2023. En revanche, les ventes de pompes à chaleur ont chuté de pas moins de 50 % sur la même période.
En chiffres concrets, cela signifie qu'il y a eu 7 650 chaudières supplémentaires vendues, tandis que les ventes de pompes à chaleur ont diminué de 13 600 unités, passant de 29 800 à 16 200. Les ventes de chauffe-eau thermodynamiques ont suivi une trajectoire similaire avec une baisse de 56 %, passant de 24 500 à 11 000 unités.
Nécessité de changement
Patrick O, responsable des affaires publiques chez Climafed, remarque : « Une comparaison avec 2023 peut donner une image biaisée, car les années 2022 et 2023 ont été des années exceptionnellement bonnes pour les ventes de pompes à chaleur, en partie à cause de la crise du COVID, de la guerre en Ukraine et des implications sur les prix de l'énergie. En 2023, il y a eu une augmentation de 68 % des ventes de pompes à chaleur en Belgique par rapport à 2022, avec plus de 50 000 unités vendues pour les constructions neuve et existante. Cependant, la tendance actuelle est préoccupante. »
« Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques et chauffer et refroidir nos bâtiments sans combustibles fossiles d'ici 2050, nous devons inverser cette tendance », confirme Christophe Leroy, président de Climafed. « N'oublions pas qu'une pompe à chaleur consomme environ quatre fois moins d'énergie qu'une chaudière au gaz ou au mazout. »
Ratio électricité/gaz comme principal problème
« Bien que les pompes à chaleur soient indéniablement plus efficaces sur le plan énergétique et contribuent à une réduction significative des émissions de CO2, il semble que les consommateurs hésitent à franchir le pas en raison du coût élevé de l'électricité », déclare Patrick O. « C'est surtout le ratio énergétique actuel, qui compare le prix de l'électricité à celui du gaz, qui joue un rôle important dans la baisse des ventes de pompes à chaleur.
Au début de la guerre en Ukraine, le ratio énergétique était de 2, et il est maintenant de près de 4. L'électricité coûte actuellement environ 30 centimes par kWh, tandis que le gaz et le mazout ne coûtent que 8 centimes par kWh. Cela rend l'électricité presque quatre fois plus chère, ce qui rend la transition vers les pompes à chaleur économiquement peu attractive, malgré leur plus grande efficacité énergétique.
Pour que la pompe à chaleur soit moins chère à utiliser qu'une chaudière à combustibles fossiles, le prix de l'électricité par kWh devrait être seulement 2,5 fois plus élevé que celui du gaz et du mazout. Selon une étude récente de la CREG, ce ratio devrait même être inférieur à 2 si l'on prend en compte les coûts d'investissement et de maintenance dans l'analyse. »
La pompe à chaleur reste le choix le plus intelligent et le plus tourné vers l'avenir
Les pompes à chaleur offrent une solution adaptée dans presque toutes les situations, procurant à la fois un haut niveau de confort et une excellente efficacité énergétique. De plus, les maisons durables voient leur valeur augmenter sur le long terme. Avec des exigences de performance énergétique des bâtiments de plus en plus strictes, le choix d'une pompe à chaleur devient non seulement plus attractif, mais aussi indispensable.
Les pompes à chaleur sont généralement considérées comme l'une des solutions les plus efficaces pour décarboner le chauffage. « L'Europe s'est fixé pour objectif d'installer 30 millions de pompes à chaleur d'ici 2030 », déclare Christophe Leroy. « Au rythme actuel, nous n'y arriverons jamais, surtout que la baisse des ventes est visible dans toute l'Europe. En Allemagne, c'est -60 %, aux Pays-Bas -65 %, et en France -45 %. »
Pourtant, le secteur reste optimiste. Une réforme fiscale, demandée depuis longtemps par le secteur, devrait enfin voir le jour. « L'ajustement de la fiscalité sur l'électricité, le gaz et le mazout figure dans les projets de texte de la formation du gouvernement et est essentiel pour donner aux pompes à chaleur l'impulsion dont elles ont besoin », affirme Patrick O.
Le secteur est également prêt à soutenir les particuliers et les installateurs dans la transition climatique. « Nous sommes préparés à une demande accrue de pompes à chaleur, avec une capacité de production au rendez-vous et des taux d'intérêt qui devraient progressivement baisser. Pour les nouveaux projets de construction, il est déjà indispensable de choisir sans hésiter des solutions sans émissions. Pour les rénovations, l'accent doit d'abord être mis sur la réduction de la demande de chaleur grâce à une meilleure isolation. Le test à 50 °C peut aider à déterminer si une pompe à chaleur hydronique est adaptée ; sinon, un système hybride (pompe à chaleur + chaudière) peut être une alternative précieuse. Et pour les rénovations énergétiques majeures en Flandre, un rendement d'au moins 130 % sera obligatoire à partir du 1er janvier 2025. Et lorsque la Belgique mettra en œuvre l'ETS 2.0, la version étendue du système européen d'échange de quotas d'émission, en 2027, les coûts du gaz et du mazout augmenteront également considérablement, car ces combustibles fossiles seront alors soumis à des règles d'émissions plus strictes. Dans tous ces cas, les installateurs et les fabricants pourront offrir les meilleurs conseils en matière de chauffage.
« Il est clair que le choix d'une pompe à chaleur n'est pas seulement un pas vers un avenir plus durable, mais aussi un investissement qui peut s'avérer financièrement avantageux à long terme. Alors que le marché de l'énergie continue d'évoluer et que de nouvelles réglementations, comme l'ETS 2.0, augmenteront les coûts des combustibles fossiles, passer aux pompes à chaleur offre une solution durable et économiquement viable. Investissons aujourd'hui dans des technologies qui profiteront à la fois à l'environnement et à nos futures factures d'énergie », conclut Patrick O.
Source : Climafed